• Prequelle inedite

    Fabrice Colin a écrit un supplément à son livre “Bal de givre à New York” . Je vous le présente avec son accord. Merci Fabrice… C’est tout juste magnifique. Laissez vous envoûter par la magie des mots…

    Certains jours, et c’était bien avant que je saisisse la différence entre le vol et la chute, entre l’absence et l’immobilité, il m’arrivait de m’asseoir dans ce café français non loin des tours jumelles pour rêver à mon avenir, tout en dégustant un cappuccino – le meilleur de la ville, prétendaient les habitués –, agrémenté de scones et de soupirs.

    L’hiver était ma saison préférée, alors. Une tristesse sans importance me drapait en toge froide. J’observais le dessin minutieux des flocons sur la vitre, je les regardais glisser doucement et je me croyais inatteignable. Terrible et magnifique que ce premier mois du vingt-et-unième siècle. Je ne comptais que pour une, en ce temps-là, et les seules histoires d’amour qui m’acceptaient comme personnage étaient celles que je trouvais le courage de m’inventer. Un serment éternel à l’ombre d’un lac gelé ? L’étonnement d’une promenade le long de Brooklyn Heights ? Sans doute, j’aurais aimé qu’on me frôle la main pour de vrai, qu’on me berce d’absolu, que des yeux chavirés me disent différente. Mais j’adorais ma solitude, aussi, la grisaille aimable de mes seize ans, mon reflet mélancolique avec ces deux tours en arrière-plan, mes jumelles de vertige, mes belles âmes-sœurs solitaires et hautaines.

    Il y avait ce grand monsieur noir, silencieux, qui dessinait dans un carnet sans ôter son chapeau. Tête baissée, tête relevée, coup d’œil latéral – jamais il ne croisait mon regard, quand bien même m’asseyais-je en face de lui sur la banquette, ce qui arrivait parfois, les jours de grande affluence. Son crayon crissait sur les pages à carreaux et il protégeait son œuvre de sa main repliée, comme un élève studieux et mal-aimé craignant à tort d’être copié. Lui commandait toujours la même chose : un lait chaud parfumé à la rose, qu’il sirotait avec une lenteur minutieuse au moyen d’une paille à spirale.

    Je me détournai de lui, souvent, je contemplai les tours et les gens qui contemplaient les tours et les tours qui surveillaient les gens avec un mélange d’affection et de consternation supérieure.

    Et puis, un soir, l’homme oublia son carnet.

    Je m’en étais rendu compte vingt secondes à peine après son départ ; chiffonnant une poignée de dollars sur la table, je me lançai à sa poursuite.

    Cinq heures : l’avenue était noire de monde. Et mon dessinateur avait disparu.

    Longtemps, trop longtemps, je le cherchai, je le quêtai, arpentant les trottoirs, tournant sur moi-même telle une toupie aux yeux ronds, espérant je-ne-sais-quoi, apostrophant le ciel, poussant des soupirs à fendre les pierres.

    Enfin, j’abandonnai.

    La logique aurait voulu que je rapporte le carnet au café.

    Je ne le fis pas.

    A la place, je l’ouvris.

    Et je sentis le sol se dérober sous mes pieds.

    Ce que l’homme noir au chapeau noir avait dessiné, c’était moi, évidemment, c’était mon visage : sous toutes les coutures et à chaque page.

    Je feuilletai encore, pour être bien sûre. Moi, moi, aucune erreur possible. Mais quelque chose n’allait pas.

    Plus on avançait dans le temps, plus ma figure se faisait floue, indistincte.

    A la dernière page, ne restaient plus de mon sourire et de mes yeux qu’un vague espace blanchâtre, piqué de points jumeaux.

    Et ces deux mots, surtout, griffonnés à la hâte : 

    "Fais attention"

    Bal de givre à New-York, présentation de l’éditeur :
    Anna Claramond ne se souvient plus de rien. Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle. Presque malgré elle, la jeune fille accepte l’aide du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui mais Anna sent que quelque chose ne va pas. Qu’elle est en danger. De plus, des indices et des messages sont semés à son attention par l’insaisissable Masque, un fugitif recherché. Qui est son ennemi, qui est son ami ? Anna sait qu’elle doit se souvenir. Mais que lui réservera sa mémoire une fois retrouvée ?

     

     

     





    Retrouvez  plein d’autres romans pour la jeunesse sur le site http://www.wiz.fr/ 

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  • Présentation de l'editeur : 

    "2 035, 31º C en-dessous de 0.

    Depuis des années, le Crépuscule baigne Aurillac dans un ciel de sang.

    L’Hiver s’est installé, un hiver éternel qui dévore les terres et fige l’océan dans la banquise. La Malesève, cette armée de pins monstrueux, a mis à genoux la civilisation.

     Alors, devant la fin d’un monde, que reste-t-il d’autre que l’amour ? L’amour qui va pousser Johan à braver le froid et les pins pour retrouver sa bien-aimée, l’amour qui va pousser son frère, Théo, à lui ouvrir la voie, l’amour toujours qui incitera Khalid et la jolie Fanie à tout laisser derrière eux pour les suivre. L’amour est-il assez fort pour triompher de la Malesève et de ce qu’elle a fait des hommes ?"

     

    Un roman surprenant.

    Surprenant, parce qu’on n’a pas l’habitude de voir ce genre là chez « Black Moon ».

    Tout se passe en France, en Auvergne (en partant d’Aurillac jusqu'à Bergerac).

    Une dystopie à la  française, qui nous vient de la plume de Jean Luc Marcastel.

     

    Nous sommes en 2035, la lumière du jour fait partie du passé, le monde est baigné dans une lumière rouge, il fait froid, froid tout le temps.

    Le monde s’est recroquevillé sur lui-même, les villages tentent de survivre avec peu de succès.

    La raison du désastre… les pins qui poussent partout, les pins qui poussent très vite, les pins qui dévorent tout être qui les approche, les pins qui transforment une partie de population…

     

    Johan vit à Aurillac ou les habitants livrent une bataille incessante à Malesève(les pins).

    Sa bien-aimée, Léa  est partie pour Bergerac avec sa famille, pour fuir la fin de tout leur monde.

    Johan part à sa recherche, avec son frère, militaire Theo, un ami Khalid et une amie d’enfance, Fani.

    C’est l’amour qui est primordial dans ce récit, l’amour qui peut vaincre tous les obstacles(ou presque), l’amour qui tâtonne, qui cherche une voie juste.

    L’amour et la foi en être humain, qui permettent de remettre les choses (et les  sentiments) à leur place.

    Un roman fascinant, plein de poésie et de réflexion sur le fait d’être humain, faible, fort…tout se mélange pour former une leçon de survie inoubliable.

     

    Un roman qui brille très fort dans la constellation « Black Moon »

     

     

     

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  • Malorie Blackman - Boys don't cry             

    Résumé de l'éditeur: « J’ai fixé Mélanie.Elle n’avait pas 19 ans. Comment avait-elle pu être assez stupide pour tomber enceinte ? Elle n’avait jamais entendu parler de la pilule ?
    -Dante, tu m’écoutes ?
    -Hein ?
    J’essayais encore d’intégrer que Mélanie était mère quand elle a pris une grande inspiration, puis une autre.
    -Dante, c’est toi le père. Emma est ta fille. » 
     

    Dante a 17 ans (et des poussières). Il attend ses résultats d’examens, pour s’inscrire à l’université et réaliser tous ses rêves.
    Il habite avec son père et son frère Adam.
    La mère de deux garçons est décédée quelques années plutôt d’un cancer.
    La sonnette retentit, mais ce n’est pas le facteur qui arrive.
    Mélanie, son ex-copine est là avec une poussette et un bébé.
    Ce bébé, c’est Emma, la fille de Dante.
    Dante n’était pas au courant, Mélanie  étant disparue quelque mois âpres une certaine fête entre lycéens….>
    Ceci dit, Mélanie laisse Emma à Dante et s’en va.

    Etre père à 17 ans, comment faire ? Etre père d’un bébé d’environ 10 mois déjà, dont il n’a jamais soupçonné l’existence. Dante fait face comme il peut, avec l’aide de son père et la complicité qui nait tout de suite entre sa fille et son oncle(Adam).Il renonce à l’université, à ses rêves (mis entre les parenthèses), à sa vie sociale… Il apprend à aimer sa fille, inconditionnellement, comme tous les parents…

    Mais ce roman ne parle pas que de ça.
    IL aborde également de problèmes d’homosexualité (le frère de Dante est gay et sûr de l’être à 16 ans) et de violence…
    Ce n’est pas le sujet principal du livre, mais il est quand même bien présent. En effet les chapitres du livre sont intitulés tour à tour Dante ou Adam, en laissant la place plus importante à Dante.

    On pourrait écrire un roman à part sur Adam et ses problèmes de sexualité, mais là dans ce roman de Malorie Blackman tout prend naturellement sa place, pour constituer la vie d’une famille.  
    A lire absolument.
    Malorie Blackman est déjà l’auteure d’une tétralogie « Entre chiens et loups » ou elle aborde les problèmes de racisme dans une histoire époustouflante. (http://www.editionsmilan.com/63f0c40b/Entre-chiens-et-loups.html)

     

     

                         

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  • Angel


    Présentation de l’éditeur : « Les anges sont partout : magnifiques, rayonnants, envoutants. Pourquoi  Willow est-elle la seule à s’en méfier ?
    Willow sait qu’elle est différente des autres filles de son âge, et pas seulement parce qu’elle aime réparer les voitures. Willow a un don. Depuis sa naissance, elle peut lire l’avenir des gens et connaitre leurs pensées les plus intimes. Mais elle ignore d’où lui vient cet étrange pouvoir…

    Alex le sait, lui. Il connait son secret. Alex parcourt le monde pour éliminer les anges. Et il a reçu l’ordre de supprimer Willow. Mais le ténébreux jeune homme n’avait pas prévu qu’il tomberait amoureux de sa  victime. »




    Voilà les anges complètement différents de l’idée qu’on pourrait se faire là-dessus.

    Les anges maléfiques, venus sur terre pour se nourrir sur les humains, puisant dans leur énergie vitale. Les anges qui n’ont rien d’angélique.

    Willow s’en méfie,  Alex le beau ténébreux, les tue. 

    Pourquoi Alex a reçu l’ordre de tuer Willow ? Qui est vraiment Willow ?

    Une rencontre explosive entre les deux personnages, une lecture très rythmée, avec des points de vue différents (une fois à la troisième personne, une fois du point de vue de Willow).

    On ne s’ennuie pas avec la course- poursuite effrénée, dans ce roman entre romance et road-movie. 

    Le point négatif : deux personnages principaux qui manquent d’originalité. On se doute tout de suite de l’évolution de leur relation.
    En plus chacun traine derrière lui une histoire familiale, ni très réjouissante ni inédite. Les clichés sont bien là.
    Willow découvre qu’elle est belle (un peu comme Bella dans Twilight), Alex se rend compte qu’il peut être romantique (en plus d’être beau et musclé) …

    « Angel » reste quand même une lecture très divertissante et passionnante.
    J’attends déjà  le deuxième tome annoncé pour 2012, avec peut être un triangle amoureux en prime…(ça aussi on a vu dans Twilight, alors j’ai un peu peur…)

    Video annonce sur You tube (en anglais):


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  • Vous voulez lire un vrai journal d’ado ? Vous vous demandez ce 

    que votre sœur peut bien écrire pendant des heures dans son journal ? Aurore répond à toutes vos questions et nous raconte ce qui se passe dans la tête d’une fille de 13 ans.

    Édité chez l’École des loisirs, « Le journal d’Aurore » est un des rares livres à bénéficier d’une couverture en couleur, illustré ici parSoledad Bravi.

    Ces couvertures décrivent rapidement et clairement le contenu : une histoire acidulée, mignonne et principalement ciblée pour les filles.

    Aurore, c’est une adolescente, qui aime se vautrer dans les miettes de galette quand elle regarde la télé, ses copines Lola et Samira de temps en temps (surtout leurs frères en fait…), mais qui déteste le collège, ses camarades de classe, et se trouve mal aimée et incomprise (c’est une ado…). Comme tous les jeunes de son âge (ou presque), elle est en conflit avec ses parents, s’interroge sur sa sexualité, et déteste ses sœurs (une grande sœur exaspérante et une petite sœur lèche-bottes). Elle est en 3ème et déteste le monde entier. Elle le raconte dans son journal et tout son entourage en prend pour son grade : ses parents, qui évidemment ne comprennent rien ; ses sœurs, qu’elle ne supporte pas ; sa (pourtant) meilleure amie, qui n’est pas toujours sur la même longueur d’ondes qu’elle ; son petit ami, dont elle ne voit pas bien où il veut en venir… on a l’impression d’être dans la peau d’une ado particulièrement fine et teigneuse!

    Bref, c’est jubilatoire…

    C’est drôle, bien écrit, intelligent et subtil .

    Aurore ne manque pas d’inspiration et sa vie d’adolescente est toujours aussi fascinante, ainsi vous pouvez retrouver deux volumes suivants :

     “Toujours fâchée”  (22/03/2007) école des loisirs

     “Rien ne va plus”  (17/09/2009) école des loisirs

    Préparez vous à une bonne partie de rigolade!!! (en tout cas ma fille de 14 ans le lit une dixième fois peut être et elle se marre toujours autant…) Un bon remède pour une maladie courante…”ados- blues ”.

    Un petit supplement:Le "Journal d'Aurore" vient de paraitre en intégrale   

    Le journal d'Aurore - Le journal d'Aurore, L'intégrale


    Biographie et bibliographie de Marie Desplechin ici ou sur le site cultura.com

    Dans le même esprit, retrouvez :

    RENNISON, Louise. Le journal intime de Georgia Nicolson : “Mon nez, mon chat, l’amour et moi” (tome 1). Gallimard, jeunesse, 2002. (Scripto).

    Article déjà publié sur le blog Cultura.






     


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  •    "Le temps n'est rien...Il est des histoires qui traversent les siècles..."

     

     Présentation de l’éditeur : «Apres une tentative désespérée pour en finir avec la vie, Cornelia, 19 ans, plus fragile que jamais, est assaillie de visions et de cauchemars de plus en plus prenants et angoissants.

    Elle se retrouve alors plongée dans un univers sombre et déroutant, où le songe se confond à s’y méprendre avec la réalité.

    Peu à peu, elle perd pied…»

     

     

    Un roman pour le moins déroutant…

    Cornelia, jeune fille solitaire et fragile, est confrontée du jour au lendemain à un monde dont elle ne soupçonnait pas  l’existence.
    Les visions très réalistes, remplies d’horreurs, un inconnu mystérieux, une impression de déjà-vu…
    Une histoire d’amour aussi, qui a traversé les siècles, et qui est très confuse aux yeux de la jeune fille. 

    Qui est Henri, cet inconnu mystérieux, pourquoi est-il mêlé aux visions les plus abominables,pourquoi Cornelia est autant attirée par lui ?Pourquoi cette distance entre eux, alors que tout les attire l’un vers l’autre ? 

     Dans ce livre, les chapitres se mélangent, la vraie vie de Cornelia et les rêves étranges s’entrelacent pour ne former plus qu’une seule histoire.

    L’écriture est très élégante, très soignée, très «d’époque» par endroits. 

    Néanmoins, âmes sensibles s’abstenir, le sang coule à flot dans ce roman, on aurait pu se passer de quelques scènes bien gores. 

    Quelques longueurs sont là, ainsi que des descriptions un peu inutiles.

    Cornelia, très « fleur bleue », passe un peu trop facilement le cap pour se ranger du coté bien moins romantique.

    L’histoire est trop sanglante pour les ados, mais trop naïve pour les adultes…

    Roman très sombre dans l’ensemble, l’ambiance gothique, souvent glauque. 

    Je me suis malgré tout laissé prendre par cette histoire d’amour impossible, cette belle histoire entre Cornelia et Henri, j’ai envie de lire la suite.

    Un premier roman prometteur.

     

    Et en plus, l’Art book avec les dessins de l’auteure va paraître au mois de décembre.Des dessins magnifiques qui illustrent à merveille les pages de «Larmes rouges».


     

     

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