« Candy », Anne Loyer, éditions Des ronds dans l’O, septembre 2012

Présentation de l’éditeur : « Candy et Pamela sont les meilleures amies du monde. Les meilleures ennemies aussi. Un jour pourtant, leur amitié exclusive est fragilisée par l'arrivée des  garçons. C'est l'heure des premiers baisers, des premières aventures amoureuses et des premières relations sexuelles pour les jeunes filles. Et puis tout va très vite. Candy devra se rendre à l'évidence : elle se retrouve enceinte. Elle a 15 ans.Il faut prendre une décision. Candy est confrontée à son présent - les études, la famille - et son avenir. »
La première page donne le ton :
            (…) Je ne suis pas effrayée. Je suis tétanisée. Par l’angoisse et par la honte. Celles d’être là, mon anatomie à l’air. A subir ces gestes-là. Que j’ai voulus. Que je regrette. Maintenant. Tout de suite. (…)
Un roman très court, une cinquantaine des pages.
 Un roman très court, qui raconte pourtant une sacrée parenthèse dans la vie de Candy.
Candy est entrée en seconde, de justesse, après un relâchement pendant sa dernière année de collège.
Elle se promet de travailler d’arrache pied, de réussir ses études, sa vie.
Sauf qu’au lycée il y a des garçons et surtout Marc, son ainé de deux ans, beau garçon.
Un jour, Marc l’invite à boire un verre, ensuite ils finissent dans son appartement vide.
Marc sait comment faire avec les filles et arrive à ses fins, sans un vrai consentement de Candy, mais sans un refus non plus…
Candy se retrouve enceinte, Marc ne veut rien savoir.
Un roman très court, ou une fille de 15 ans, enceinte, décide de subir un IVG.
Un roman qui alterne le récit de son séjour à l’hôpital et celui de la vie d’avant, celle qui l’a mené à la grossesse.
Pas de jugement, pas de mépris dans ce récit, juste  un compte rendu d’un faux pas d’une adolescente, qui a choisi une solution difficile à vivre, une solution qu’elle à jugé la meilleure pour elle.
J’ai eu des moments de faiblesse, en lisant ce livre… Une lucidité d’adulte quand Candy va chez Marc, une douleur vive face à sa décision, des larmes de compassion en comprenant ses remords…
Un livre plein de sensibilité, à lire absolument par les ados (aussi bien par les filles que les garçons) et par les parents d’ados.

D'autres avis sur ce livre sont chez: Cederdale Despages, chez Sophie et chez "La mare aux mots" 

"Spiral", Paul Halter, Rageot Thriller, mars 2012

Présentation de l’éditeur : « Quentin reçoit des lettres inquiétantes de Mélanie, sa petite amie. L’adolescente séjourne en Bretagne chez un oncle excentrique qui vit dans un manoir isolé. La tour principale est bâtie autour d’un escalier en spirale qui semble hanté. Alentour des jeunes femmes ont été retrouvées mortes, étranglées. Mélanie serait-elle menacée ? Quand la jeune fille ne lui donne plus aucun signe de vie, Quentin se précipite en Bretagne où il est vite entraîné dans une spirale infernale… Un thriller psychologique mené de main de maître par Paul Halter, dont l’intrigue obéit à un engrenage implacable. »
Je viens de passer un moment de détente super agréable, en lisant « Spiral » de Paul Halter.
Et pourtant, pendant ma lecture, plusieurs fois je me disais, oui, évident, je savais que ça allait finir comme ceci ou comme cela…
Eh non, une surprise m’attendait chaque fois que je pensais détenir la solution finale.
Bien réussi de ce côté là.
L’auteur a du bien s'amuser en écrivant ce roman.
Huis clos, des meurtres presque parfaits, l’atmosphère très Agatha Christie et Hercule Poirot pour le public plus jeune.
Et puis il y a la nostalgie qui pointe dans ce roman, Cluedo, Bob Morane à peine déguisé, plus de mobile ni connexion internet qui rend la communication rapide impossible.
Nous voilà revenus au temps des lettres écrites à la main, ce qui laisse le temps aux retournements de la situation.
Une aventure habilement menée, même si des fois on se pose la question sur la liberté des mouvements de ces ados que personne ne semble surveiller (bon, j’avoue, là, c’est mon côté adulte qui parle !).
A partir des 10-11 ans

Mon avis sur "Blackzone", un autre livre de la collection Rageot Thriller est ICI.

GLITCH T. 1, Heather Anastasiu, Robert Laffont, collection "R", septembre 2012                    

Présentation de l’éditeur : « L'amour est une arme.
Dans une société souterraine ou toute émotion a été technologiquement éradiquée, Zoe possède un don qu'elle doit à tout prix dissimuler si elle ne veut pas être pourchassée par la dictature en place.
L'amour lui ouvrira-t-il les portes de sa prison ?
Il y a deux siècles de cela, l'humanité a payé au prix fort ses appétits démesurés lorsque le feu de mille armes nucléaires a littéralement rasé la surface de la planète. Sous terre, au sein de la Communauté, la souffrance et la guerre ne sont plus que de lointains souvenirs : des puces implantées dans le cerveau de ses membres ont permis d'éradiquer enfin toutes ces émotions qui ont bien failli mener les hommes à leur perte.
Lorsque la puce de Zoe, une adolescente technologiquement modifiée, commence à glitcher (bugger), des vagues de sentiments, de pensées personnelles et même une étrange sensation d'identité menacent de la submerger. Zoe le sait, toute anomalie doit être immédiatement signalée à ses Supérieurs et réparée, mais la jeune fille possède un noir secret qui la mènerait à une désactivation définitive si jamais elle se faisait attraper : ses glitches ont éveillé en elle d'incontrôlables pouvoirs télé kinésiques...
Sa liberté nouvellement acquise va toutefois lui donner des ailes et, tandis que Zoe lutte pour apprivoiser ce talent dévastateur tout en restant cachée, elle va rencontrer d'autres jeunes Glitchers : Max le métamorphe et Adrien, qui a des visions du futur. Ensemble, ils vont devoir trouver un moyen de se libérer de l'omniprésente Communauté et de rejoindre la Résistance à la surface, sous peine d'être désactivés, voire pire... »

Quel résumé ! Présenté comme ça, le livre me faisait envie depuis longtemps. Il faut dire que j’aime ça, la dystopie !
Seulement dans ce roman, la seule idée originale (pour moi, bien évidemment,  c’est subjectif à souhait !), c’est le fait de quasiment robotiser des humains.
Les humains (si on veut…) qui travaillent bien, qui ne se posent pas de questions, qui obéissent sans ciller.
Après, comme à chaque fois dans les romans de ce genre, c’est la romance et les personnages hauts en couleurs qui donnent la vie et la texture au roman.
Ici, c’est le calme plat.
Zoe n’a pas réussi d’éveiller mon intérêt et ses deux prétendants, qui complètent le trio amoureux, (omniprésent dans les romans pour les ados), sont plutôt tièdes et sans un intérêt majeur.
 Quelques scènes un peu plus dynamiques tentent de percer, mais on tombe rapidement dans naïveté extrême et dans quelques clichés du comportement amoureux ( ?) des ados.
Bref, une déception pour moi, un autre roman dans la même collection, sorti le même jour, m’a emporté beaucoup plus loin que « Glitch ». Je parle là de" Phænix", la chronique à voir ici.

A découvert, Harlan Coben, édition Pocket jeunesse, septembre 2012

Présentation de l’éditeur : « L'année de Mickey Bolitar n'aurait pas pu être pire. Après avoir assisté à la mort de son père et envoyé sa mère en cure de désintoxication, le voilà maintenant forcé de vivre avec son drôle d'oncle Myron, et de changer d'école. Un nouveau lycée avec de nouveaux amis, ennemis et aussi une nouvelle petite-amie super-cool, Ashley ! A peine Mickey remonte-t-il la pente qu'Ashley disparaît dans des circonstances mystérieuses. Refusant de perdre encore quelqu'un qu'il aime, Mickey suit la piste d'Ashley jusque dans les bas-fonds sordides de la ville, où il va découvrir qu'elle n'a rien de la jeune fille douce et timide qu'elle prétend être et mettre à jour un terrifiant complot à côté de quoi les petits drames du lycée vont lui sembler bien dérisoires. »

 Après avoir suivi l’oncle Myron dans quelques aventures, j’ai fait la connaissance de Mickey, son neveu. Et je dois dire que cette rencontre m’a plu énormément.
Mickey est plein d’humour et d’autodérision, en même temps c’est un ado sensible et attentif aux autres, ce qui ne l’empêche pas d’être un peu téméraire de temps à autre.
Dans son nouveau lycée, après la disparition d’Ashley, Mickey se fait deux amis.
Pas de quoi faire tout un plat au début…ses nouveaux amis sont les deux loosers du lycée, le fils du concierge, (baptisé « cuillère » par Mickey) et Emma (ou Ema), une gothique enrobée et solitaire.
Ensemble, ils vont se fourrer dans un tas de pétrins et devenir un trio vraiment soudé.
A la disparition d’Ashley s’entremêlent les secrets de famille, le doute sur la mort de père de Mickey et autres.
L’action est là tout le temps, l’adrénaline monte allégrement,  pour le plus grand plaisir du lecteur.
La fin arrive trop vite, mais rien ne semble clôturé, je pense qu’on va revoir Mickey tres bientôt…
Ceci est quasiment nécessaire, vu qu’Ema est une fille très mystérieuse et que dans ce volume on n’apprend rien sur elle, malgré quelques pistes habilement mises en place.
Bref, un Harlan Coben pour la jeunesse, j’en redemande.
 Pour l’info, il est édité également aux éditions Fleuve Noir, avec une couverture différente, je ne vois pas l’intérêt, mais bon…

« LEGEND », Marie Lu, éditions Castelmore, 14 septembre 2012

Présentation de l’éditeur : « June est un prodige. À quinze ans, elle fait partie de l'élite de son pays. Brillante et patriote, son avenir est assuré dans les hauts rangs de l'armée. Day est le criminel le plus recherché du territoire. Originaire des quartiers pauvres, il sévit depuis des années sans que les autorités parviennent à l'arrêter. Issus de deux mondes complètement opposés, June et Day n'ont aucune raison de se rencontrer... jusqu'au jour où le frère de June est assassiné. Persuadée que Day est responsable de ce crime, June va le traquer... Mais est-elle prête à découvrir la vérité ? »

Voici un roman comme on aimerait lire plus souvent chez Castelmore.
Certes, l’univers est sans grande surprise, la dystopie dans toute sa splendeur, avec le futur dévasté, un groupe de dirigeants au comportement militaire et le peuple réduit à pas grand-chose, exploité et humilié.  
La différence de ce roman c’est d’abord les deux personnages qui nous entrainent dans l’histoire : 
June, ado-génie, issue de la caste aisée avec un avenir qui promet d’être brillant parmi les grands de ce monde !
Day un autre ado aussi brillant que June, mais placé du mauvais côté. Livré à lui-même dans ce monde hostile (découvrez vous-même, pourquoi…), Day est devenu le criminel craint par les autorités. Sa tète vaut de l’or, surtout pour June qui veut à tout prix arrêter l’assassin de son frère.
La rencontre sera pleine de surprises, de bons et mauvais moments à passer.
Des personnages bien dessinés, forts et humains à la fois, une histoire, ou les liens familiaux prennent le dessus, pour donner du relief à la romance qui pointe son bout du nez.
Pour une fois dans ce genre de roman on a des personnages qui ne sont pas nés égaux, des personnages qui se rencontrent surtout pour le pire et qui évoluent pas à pas, parfois dans la souffrance.
Il est très bien écrit ce roman, action est au rendez vous, malgré quelque situations assez prévisibles. On se laisse prendre à cette écriture fluide et aisée, sans le temps mort.
Des personnages secondaires  sont très intéressants (Tess, une orpheline et protégée de Day, et Thomas, l’ami de Metias, frère de June). Plutôt dans l’ombre malgré leurs rôles essentiels dans cette histoire. A voir s’ils évoluent dans la suite de la trilogie.
Une belle surprise pour moi, j’attends la suite avec plaisir et l’impatience.

LES CENDRES DE L’OUBLI - PHÆNIX T. 1, Carina ROZENFELD,
Robert Laffont, collection R

Résumé de l’éditeur : « Elle a 18 ans, il en a 20. À eux deux ils forment le Phænix, l'oiseau mythique qui renaît de ses cendres. Mais avant de le devenir, ils devront se retrouver et s'unir dans un amour pur et éternel...
Depuis l'origine du monde, le Phænix meurt et renaît perpétuellement de ses cendres. L'être fabuleux est constitué de deux âmes sœurs. À chacune de ses résurrections, ses deux moitiés doivent se retrouver et s'aimer pour reformer l'oiseau légendaire. Car lui seul a le pouvoir d'éloigner les menaces qui pèsent sur l'humanité. Malheureusement, les deux amants ont été séparés et l'oubli de leurs vies antérieures les empêche d'être réunis...
Aujourd'hui, dans le Sud de la France. Anaïa a bientôt dix-huit ans. Elle a déménagé en Provence avec ses parents et y commence sa première année d'université. Passionnée de musique et de théâtre, Anaïa mène une existence normale. Jusqu'à cette étrange série de rêves troublants dans lesquels un jeune homme lui parle et cette mystérieuse apparition de grains de beauté au creux de sa main gauche. Plus étrange encore : deux garçons se comportent comme s'ils la connaissaient depuis toujours... Bouleversée par ces événements, Anaïa devra démêler le vrai du faux, comprendre qui elle est vraiment et qui saura la compléter. Elle devra souffler sur les braises mourantes de sa mémoire millénaire pour redevenir elle-même.
S'ouvriront alors les portes d'une nouvelle réalité dans laquelle amour et fantastique sont étroitement liés. » 

Ce roman m’a surpris. Agréablement.
Déjà le sujet qui change de l’ordinaire, ensuite, la couverture, magnifique.
Ce qui m’a plu, c’est l’histoire très contemporaine, avec des personnages qui vivent à notre époque, qui sont sur Facebook, qui vont à la fac.
Pas de dystopie, ni d’heroic fantasy, ni de science fiction ( en tout cas en apparence...).
Une vie ordinaire, où une part de mystère vient pointer le bout de son nez.
Les rêves bizarres et sensuels, un manque profond de quelqu’un, des souvenirs ancestraux enfouis profondément…
Un mélange habile, où la frontière entre réel et fantastique devient floue et où tout est crédible.
On est embarqués dans un monde de légende, on attend la fin avec impatience…
Vivement la suite, la fin de la première partie,prévisible d’une part et complètement surprenante de l’autre, m’a laissée avec toutes mes questions...
Une lecture puissante, prenante, intelligente, où la musique se mêle étroitement avec l’âme de lecteur, pour ne former plus qu’un.
Un de mes livres préférés dans la collection « R ».